La menace iranienne
Alain RODIER
L’Iran représente une menace de premier ordre. Depuis trois décennies, Téhéran est l’un des principaux soutiens au terrorisme islamique. Désormais, ses dirigeants ont décidé de se doter d’un arsenal nucléaire afin d’asseoir leur influence régionale et de s’affranchir des pressions des puissances atomiques.
Face à ce danger, Américains et Israéliens envisagent d’intervenir militairement avant que le programme militaire iranien n’aboutisse. Mais la chose est loin d’être simple. Fort de 69 millions d’habitants, l’Iran est doté d’une armée puissante, même si une partie de ses matériels sont obsolètes. Surtout, conscients de leurs faiblesses, les stratèges iraniens ont mis au point une stratégie défensive « asymétrique » afin de dissuader tout agresseur.
A la différence de l’Irak, un conflit avec Téhéran ne se limiterait pas au seul territoire iranien, mais s’étendrait à l’ensemble du Moyen-Orient. En effet, les vecteurs iraniens, sont capables de délivrer des charges classiques sur toutes les grandes villes de la région. L’Etat d’Israël et les installations militaires américaines dans la région seraient les premiers visés par ces frappes de représailles.
Téhéran tenterait également d’interdire la navigation civile dans le golfe Persique et de s’en prendre aux installations pétrolières perturbant les exportations de pétrole, afin de désorganiser au maximum l’économie mondiale. Des attentats terroristes pourraient être déclenchés au sein même des pays agresseurs et de leurs alliés.
Les services secrets iraniens jouent aujourd’hui un rôle essentiel afin de préparer l’ensemble de ces actions offensives prévues à l’étranger. La véritable guerre engagée par le Hezbollah contre Israël au cours de l’été 2006 annonce ce que pourraient faire d’autres mouvements armés soutenus par Téhéran en cas de déclenchement des hostilités, partout au Moyen-Orient.
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