Des femmes dans le renseignement belge : un défi permanent
Rapport collectif
Ce rapport est le fruit des enquêtes et réflexions conduites par un groupe de travail composé de professionnelles belges du renseignement appartenant au Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS, ministère de la Défense), à la Sûreté de l’État (VSSE, ministère de la Justice), au Comité permanent R (chargé du contrôle de l’activité des services de renseignement et de sécurité) et de Chloé Aeberhardt (France), journaliste indépendante travaillant depuis plusieurs années sur le thème des femmes dans le renseignement.
Rédigé à partir d’interviews d’officiers féminins en exercice ou à la retraite, cet article a pour but de donner un point de vue humain et non-scientifique sur la place des femmes dans les services de renseignement belges. Statistiquement, il apparaît que celles-ci restent sous-représentées parmi la population générale. Elles ne sont par exemple que 13% au sein du service de renseignement militaire. La raison principale en est que les femmes ont rejoint ce domaine d’activités plus récemment que les hommes. Certaines sont par ailleurs victimes de sexisme. En raison des préjugés liés au genre, les officiers féminins sont contraintes de faire leurs preuves plus vite et de travailler plus dur. Pour faciliter leur intégration, elles ont tendance à se comporter comme leurs collègues masculins, ce qui est regrettable, dans la mesure où en tant que femmes, elles ont souvent des qualités spécifiques précieuses dans l’exercice du métier : modestie, empathie, sens du détail. De plus, le fait qu’elles attirent moins l’attention que les hommes peut faire la différence dans un contexte de surveillance. Par conséquent, il est important d’encourager une complémentarité des genres au sein des services de renseignement.
le rapport