Une organisation à l’ombre de l’ASALA : les Commandos des Justiciers du Génocide Arménien. Entretien avec Gaïdz Minassian
Tigrane YEGAVIAN
Gaïdz MINASSIAN est journaliste au service Débats du Monde, chercheur-associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et enseignant à l’IEP de Paris. Il est notamment l’auteur de Guerre et terrorisme arméniens (PUF, 2002).
Propos recueillis par Tigrane YEGAVIAN, journaliste indépendant, membre de la rédaction de la revue de géopolitique Conflits.
Les Commandos des justiciers du génocide arménien (CJGA) sont une organisation armée fondée en 1972 – et auto-dissoute en 1986 – par la Fédération révolutionnaire arménienne Dachnaktsutiun, parti transnational membre de l’Internationale socialiste, dont les structures épousent la carte de la diaspora arménienne. Fondé en 1890, ce parti, qui représente la première force politique de la diaspora, a retrouvé pignon sur rue en Arménie indépendante depuis la chute de l’URSS, jusqu’à être membre de la coalition gouvernementale depuis 2016. Organisation rivale de l’Armée secrète arménienne de libération de l’Arménie (ASALA), moins connue qu’elle, le CJGA avait une stratégie qui se distinguait de celle-ci même si leurs objectifs pouvaient parfois converger.
Dans la mémoire collective des années 1975-1988, le terrorisme arménien renvoie exclusivement aux attentats perpétrés par l’ASALA au cours de cette période, éclipsant les attentats perpétrés par les Commandos des Justiciers du Génocide Arménien (CJGA) et de l’Armée révolutionnaire arménienne (ARA), bras armés de la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA) Dachnaktsutiun, structure politique transnationale par excellence. Pourquoi selon vous ?
Pour plusieurs raisons. Dans sa panoplie, l’ASALA a souscrit dès sa création à une forme de marketing terroriste. A commencer par son sigle – bien plus clinquant que le CJGA -, par sa communication à outrance, ses uniformes (cagoules et treillis noirs), le culte du chef, son rituel, mais aussi par ses opérations armées bien plus spectaculaires (prise d‘otage au consulat de Turquie à Paris en septembre 1981, attentat à l’aéroport d’Ankara en août 1982) mais aussi aveugles (attentat d’Orly en juillet 1983 et autres vagues d’attentats en France au tournant des années 1980). Enfin, n’oublions pas que la Turquie avait tout intérêt à amplifier l’action et la responsabilité de l’ASALA auprès des gouvernements et opinions publiques, considérant que cette organisation pouvait frapper aveuglement et donc faire du tort à la cause arménienne. D’ailleurs, c’est la principale différence entre l’ASALA d’une part et le CJGA et l’ARA de l’autre, dont les opérations armées ont toujours été ciblées (un ambassadeur, un diplomate, un attaché militaire), jamais aveugles, car toujours portées par l’idée de résistance et non de terrorisme, selon sa rhétorique – même s’il y a eu des victimes collatérales lors de deux opérations, en 1983 à Lisbonne et en 1985 à Ottawa. Ce n’est qu’en 1983 – en abandonnant le nom de CJGA pour adopter celui d’Armée Révolutionnaire Arménienne (ARA) – qu’a eu lieu une forme de modernisation dans la communication, de radicalisation dans le mode opératoire et d’adaptation aux standards du terrorisme tiers-mondiste (révolution, lutte de libération, solidarité internationale entre peuples opprimés).
Les CJGA voient le jour au Liban, principal pôle de la diaspora arménienne de la seconde moitié du XXe siècle, et pays qui abrite une importante communauté palestinienne. N’y a-t-il pas eu une émulation de la part des jeunes militants arméniens du parti Dachnak au contact des fedayins palestiniens en armes ?
Oui. Dès les années 1960, la jeunesse arménienne du Liban a vu chez les fedayins palestiniens une version arabe des fédaïs arméniens de la fin du XIXe siècle. D’ailleurs, sur les murs de Beyrouth, à côté des affiches de combattants palestiniens, les Arméniens collaient celles de Kevork Tchavouch, un chef fédaï arménien mort en 1907 dans l’Empire ottoman. Il y a donc une forte convergence. Mais toutes les jeunesses du monde des années 1960 se sont identifiés aux Palestiniens, Vietnamiens, Cubains, etc.
On prétend que les CJGA ont été créés en réaction à l’activisme de l’ASALA qui commet ses premiers attentats en 1975. Or, c’est au cours du XXe Congrès de Vienne de la FRA en 1972 que le Conseil militaire de la FRA créé les CJGA. Dans quelles conditions se créent ces commandos ?
La FRA a toujours eu un bras armé, qui ne portait pas le nom de CJGA, mais celui de Conseil militaire (Mardagan Khokhourd). Jouir d’un “bras de défense“ n’est pas nouveau pour le Dachnaktsutiun. La création des CJGA n’est donc pas liée à la formation de l’ASALA. Effectivement, c’est au cours du XXe Congrès de la FRA à Vienne, suite à une multitude de réunions préparatoires, puis durant le congrès – mais toujours autour de quelques personnes, jamais en présence de tous les délégués – que le débat stratégique décida en séance plénière la lutte contre la Turquie par « tous les moyens ». On connaît le sens de la formule « par tous les moyens ». La direction de la FRA a procédé ensuite à l’extension de son Conseil militaire en ajoutant le CJGA dans sa stratégie armée. D’ailleurs, les deux premiers attentats d’envergure ont lieu à Vienne et à Paris, en octobre 1975, et ils sont signés CJGA, et non ASALA.
Le sigle des CJGA n’est pas facile à retenir alors que l’ASALA s’inscrit parfaitement dans une logique de «terrorisme publicitaire», est-ce un choix délibéré de relativiser l’impact en termes médiatiques et de faire le choix de la discrétion ? Pour quelles raisons ?
Dans sa stratégie de défense, le Dachnaktsutiun n’a jamais privilégié le marketing, comme je vous l’ai dit. S’il a choisi la discrétion, c’est pour trois raisons. D’abord par expérience, la FRA a une longue tradition de la clandestinité ; cela remonte aux empires ottoman et russe. Ensuite, par nécessité, la FRA a toujours intégré la sécurité des populations arméniennes dans sa stratégie d’action. S’afficher comme à l’époque ottomane ou tsariste comme organisatrice d’actes violents aurait pu les mettre en danger. Et la FRA comme de nombreuses organisations à travers le monde a aussi agi sur différents plans (politique, militaire, culturels, social, etc.), à l’image par exemple du Sinn Fein (Irlande) ou du Fatah (Palestine). Enfin – et cela découle de la deuxième raison, par finalité, puisque la FRA s’est lancée à cette époque dans une action mondiale de reconnaissance du génocide des Arméniens à l’ONU et ailleurs ; et à ce titre, il fallait bien dissocier l’action légale de son bras « diplomatique , le Comité de défense de la cause arménienne (CDCA), de l’action illégale de son bras « militaire », le CJGA.
Observez-vous une rupture entre l’action menée par les commandos et les attentats menés par leurs aînés de l’opération Némésis, ces « Vengeurs du peuple arméniens » qui, de 1921 à 1923, exécutèrent les hauts responsables turcs du génocide des Arméniens ?
Il y a une filiation très forte. Le nom déjà ; ceux que vous appelez les « Vengeurs de peuple arménien » étaient les « Justiciers du génocide arménien ». La FRA n’a fait qu’ajouter le mot « Commando » pour donner un caractère d’opération spéciale à ces pratiques armées. Ensuite, dans la stratégie ciblée, il y a aussi une convergence. Je le répète, le CJGA ou l’ARA n’ont organisé que des opérations ciblées, jamais aveugles. Cela ne sous-entend pas la moindre apologie, c’est juste pour montrer la cohérence politique. Dans les deux cas, ce sont les représentants et symboles d’un Etat qui sont visés, puisque les ambassadeurs morts entre 1975 et 1985 représentaient un Etat négationniste héritier de l’Empire ottoman.
Mais il y a aussi des différences. D’abord, les opérations conduites entre 1919 et 1923 répondaient à une décision de justice, les hauts responsables du génocide avaient été condamnés à mort par contumace par des tribunaux ottomans, ce qui n’est pas le cas des ambassadeurs et diplomates turcs morts durant les années 1970-1980. Ensuite, les opérations entre 1919 et 1923 n’étaient revendiquées ni par la FRA, ni par les Justiciers du génocide arménien, contrairement à celles de la décennie (1975-1985) revendiquées exclusivement par le CJGA ou ARA. Enfin, ces opérations relevaient, au lendemain de la chute de la Première République d’Arménie en 1920, plus de l’action d’un service de renseignement que d’une organisation en exil.
La plupart des principaux partis et forces politiques libanais pendant la guerre civile disposaient de leur propre service de renseignement. Etait-ce aussi le cas de la FRA Dachnaktsutiun ?
Oui, la FRA comme les autres forces politiques au Liban avait une milice d’autodéfense, chargée de sécuriser les quartiers arméniens et de recueillir un minimum de renseignements pour anticiper toute tentative de déstabilisation.
Et quid des services de renseignement de la FRA à l’échelle libanaise et transnationale ?
De nombreux services de renseignement se sont intéressés à cette organisation transnationale dont le réseau implanté dans plus de trente pays jusqu’à la chute de l’URSS pouvait servir de source d’informations parallèles aux échanges entre Etats. Mais la FRA est une organisation indépendante, aucun service n’en a eu et n’en a le contrôle, y compris aujourd’hui alors que la FRA est implantée dans quarante Etats. Des appareils d’Etat ont tenté et tentent de l’instrumentaliser, mais cela ne marche pas car cela signifierait prendre possession de l’ensemble des ressources du parti. Or, cela est impossible.
Dans votre livre Guerre et terrorisme arméniens, page 29, vous faites allusion à un petit groupe de jeunes militants issus des partis traditionnels arméniens dachnaks et hintchaks, « recrutés » par l’ASALA, l’organisation rivale, qui avait été infiltrée à vous lire. Qu’en est-t-il ?
Je n’ai pas exactement écrit cela. J’ai écrit qu’un premier groupe informel avait été constitué à l’initiative personnelle du secrétaire général de la FRA de l’époque, Hraïr Maroukhian, entouré d’individus issus de la FRA et du parti rival pro-communiste Hentchakian. Ce groupe ne portait pas de nom. Quand les dirigeants du Front Populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), Georges Habache et Wadi Haddad – encore amis à cette époque -, ont eu vent de ce groupe et de ses intentions, ils ont mis la main dessus en vue de l’instrumentaliser et ont placé à sa tête Hagop Hagopian, un irako-arménien. Hraïr Maroukhian s’en est éloigné pour des raisons évidentes, mais a conservé des agents à l’intérieur. Ce groupe, repris en main par les Palestiniens, a donné naissance à l’ASALA en 1975.
Lorsque vous présentez le « Conseil Militaire » clandestin de la FRA (page 34), composé de cinq à sept membres militaires de carrière, et ses prérogatives, n’exagérez-vous pas les chiffres en parlant de 5 000 combattants ? Où se trouve la part de mythe et de réalité ?
Il n’y a aucune exagération. A cette époque et notamment durant la guerre du Liban, le Conseil Militaire de la FRA n’est pas constitué exclusivement d’un service action. Il existe également un service de renseignement bien plus nombreux et une milice de 3 000 hommes environ. Aujourd’hui, nous sommes dans des circonstances totalement différentes. L’Arménie est un Etat souverain et la FRA a repris sa place à Erevan, jusqu’à être membre du gouvernement. Cette organisation plus que centenaire, aujourd’hui implantée dans 40 pays sur les cinq continents compte un réseau d’affiliations qui rassemble plus de 50 000 personnes dans le monde. La période la lutte armée est terminée, car la Guerre froide est finie ; l’Arménie est un Etat indépendant qui jouit d’une force armée et d’un service de renseignement. En quelque sorte, la chute de l’URSS a permis à la FRA de normaliser, de légaliser et d’institutionnaliser son action en Arménie et dans le monde.
Vous consacrez une part importante de votre livre à analyser les rapports Est-Ouest et le positionnement des dirigeants arméniens. La FRA étant un parti implanté dans chaque communauté de la diaspora arménienne, un fragile équilibre s’opèrait au sein de son bureau mondial entre pro-américains, partisans de la doctrine Eisenhower, et ceux de l’Ostpolitik, qui œuvrent à un rapprochement pragmatique avec l’URSS. Pourquoi les CJGA n’ont jamais opéré sur le sol soviétique à la différence des Etats-Unis où des attentats ont été organisés contre des diplomates turcs ?
Les CJGA ont opéré à l’intérieur du bloc communiste, notamment en Bulgarie et en Yougoslavie communiste titiste (qui était en froid avec Moscou à cette époque). C’est la seule organisation arménienne à avoir frappé la Turquie à l’Ouest comme à l’Est. D’ailleurs cette particularité a été mise en avant dans la communication de la FRA qui signalait ainsi son non-alignement durant la Guerre froide. Mais les choses sont bien plus compliquées que ces formules slogans…
A partir de quel date les Commandos opèrent-ils aux Etats-Unis ? Pourquoi ?
En octobre 1980, le CJGA revendique l’explosion d’une voiture piégée à New York, devant le siège de la mission diplomatique turque aux Nations Unies, faisant cinq blessés. Pourquoi ? Car les Etats-Unis ont changé de cap : ils ont levé l’embargo sur les armes à la Turquie, la révolution islamique en Iran de 1979 a obligé Washington à compter davantage sur Ankara où un coup d’État militaire a eu lieu avec l’implication de la CIA. La reconnaissance du génocide est enterrée à la sous-commission des Droits de l’homme de l’ONU à Genève, le tout dans un climat de relance de la Guerre froide entre les deux blocs, avec l’arrivée d’un Républicain – Ronald Reagan – à la Maison Blanche. La question arménienne n’a donc plus d’intérêt politique pour Washington.
En écho à ce changement de cap des États-Unis, le CJGA revendique l’attentat de 1980. C’est un triple revirement de sa part. Stratégique, car pour la première fois, le terrorisme arménien frappe la Turquie sur le territoire américain. Technique, parce que l’utilisation de la voiture piégée atteste d’un durcissement des méthodes. Politique, enfin, car l’opinion publique américaine peut se retourner contre la question arménienne. Cela suffit à convaincre Washington d’entrer en négociation avec la FRA. Son but est clair : arrêter les attentats arméniens par des moyens légaux. Sur instruction de l’administration Reagan, les services de sécurité américains s’engagent auprès du Dachnak à obtenir du Congrès une nouvelle procédure de reconnaissance du génocide et en 1981, Ronald Reagan le reconnaît publiquement. Mais les attentats arméniens sur le territoire américain se poursuivent…
Pourquoi les Commandos n’ont pas opérés sur le sol turc ?
Ils ont essayé, comme en septembre 1984, lors d’une tentative d’attentat à Istanbul qui a débouché sur la mort des deux membres du commando en manipulant leur bombe; mais c’était l’ARA, pas le CJGA. L’autre raison est simple : il faut une base sociale pour pouvoir opérer en réseau. Le CJGA n’en disposait pas en Turquie, sauf à coopérer avec les Kurdes, ce qui n’arrivait pas si fréquemment. Par ailleurs, il ne fallait pas que la communauté arménienne de Turquie subisse des représailles de la part des autorités turques
Revenons sur l’enlèvement et la disparition mystérieuse d’Apo Achdjian en 1982, le principal responsable du conseil militaire de la FRA, dans le quartier arménien de Beyrouth. Etait-ce l’œuvre du MIT turc en partenariat avec le Mossad, comme l’attestent des sources proches des Forces libanaises ?
Le CJGA a continué à frapper la Turquie sur le sol américain même après la reconnaissance du génocide par Ronald Reagan – n’oubliez pas que le président américain est l’ancien gouverneur de Californie et qu’il compte de nombreux amis Armenian-American dans cet Etat à forte concentration arménienne. En janvier 1982, le consul général de Turquie est abattu à Los Angeles. On est à 30 mois des Jeux olympiques qui vont avoir lieu dans cette ville. En mai, le consul honoraire turc à Boston, est abattu. En octobre, le FBI arrête cinq Arméniens accusés d’appartenir au CJGA et de préparer un attentat contre le consulat turc à Philadelphie. En août 1982, l’attaché militaire turc à Ottawa, est assassiné par un commando du CJGA. Pour des raisons de sécurité, notamment après le boycott des JO de Moscou en 1980 par les Etats-Unis et ceux de Los Angeles en 1984 par Moscou, il était inconcevable pour l’administration Reagan d’organiser les JO dans ces conditions.
Le 28 décembre 1982, à Beyrouth, Apo Achdjian, chef présumé du Conseil militaire dachnak et n°2 du CJGA est enlevé. L’affaire Achdjian est le résultat d’un complot fomenté par la CIA, le MIT, le Mossad et les Phalangistes de Béchir Gemayel. L’opération est préparée en pleine invasion israélienne au Liban. Malgré un démenti du gouvernement turc dans cette affaire, son service secret, le MIT, coopère avec les services de renseignement israéliens, eux-mêmes en relation avec les Phalangistes (Kataëb). Apo Achdjian a été enlevé à Beyrouth-Est, dans une zone sous contrôle phalangiste, ce qui impliquait au moins la passivité des services de sécurité du Parti maronite. Selon la FRA, B. Gemayel, instigateur potentiel de l’enlèvement, veut lui faire payer pour sa politique de « neutralité positive » dans la guerre civile libanaise. Fadi Frem, commandant général des Forces libanaises, rivales du parti Kataëb, corrobore cette thèse en déclarant que « l’enlèvement le 28 décembre 1982 d’Achdjian est l’œuvre des services secrets turcs qui avaient agi très habilement ».
Avec le recul, vous qualifiez le bilan des actions des Commandos de « terrorisme mémoriel ». Pourquoi ?
En effet, il y a une part mémorielle dans cette violence politique, résistante ou terroriste, car elle est tournée vers le passé. Cette pratique de la lutte armée fait partie d’une vaste stratégie de recomposition identitaire des Arméniens de la diaspora, dont il faut réveiller la fibre de combat contre l’oubli et l’assimilation. Il y a dans cette pratique une volonté de s’identifier aux fédaïs du mouvement révolutionnaire arménien de la fin du XIXe siècle et de réorganiser la cause arménienne autour du combat contre la Turquie, responsable du génocide et créer un électrochoc par le culte de la mémoire et de la résistance. Mais il n’y a pas qu’un volet mémoriel dans cette décennie terroriste. Il y a aussi un volet Guerre froide qui est fondamental. Il suffit d’observer la géographie des attentats commis en 1975 et 1985 – qui frappent essentiellement des pays de l’OTAN à partir de 1980 – et admettre que ce ne sont pas seulement des hauts fonctionnaires turcs qui sont abattus : ce sont aussi des représentants d’un Etat membre de l’OTAN. Mais ceci est une époque révolue, la Guerre froide est finie.