Russie-Allemagne : espionnage à l’ancienne
Alain RODIER
Qui a prétendu que John le Carré n'était plus au goût du jour ? Une affaire qui aurait pu faire l'objet d'un de ses romans est en train de connaître son épilogue en Allemagne avec tous les classiques du genre : des officiers-traitants (OT) infiltrés durant des années sous de fausses identités, des boîtes aux lettres mortes (BLM) pour adresser des documents secrets, des radiocommunications cryptées (via des satellites, il faut faire moderne), des sources humaines recrutées pour des raisons financières, l'échange d'« espions » qui ont eu l'indélicatesse de se faire prendre, etc.
Un air de Guerre froide…
L'affaire débute en 1984 à Wildalpen, en Autriche, quand un certain Andreas Anschlag, né théoriquement le 6 décembre 1959 à Valentin Alsina en Argentine, s'inscrit pour obtenir des papiers d'identité dans cette petite localité de 500 âmes. Il en est de même pour Heidrun Freud, qui aurait vu le jour le 14 décembre 1965 à Lima, au Pérou. Les démarches semblent avoir été entreprises par des intermédiaires non identifiés. Après avoir obtenu leurs passeports autrichiens – alors qu'ils n'ont jamais posé le pied dans ce pays – à l'aide de faux certificats et en graissant la patte de deux fonctionnaires indélicats ou étourdis, les tourtereaux s'installent en juin 1988 à Aix-la-Chapelle (Aachen) en République fédérale d'Allemagne (RFA). Ils ont connu auparavant un court séjour « tampon » au Mexique. En effet, toutes les démarches administratives nécessaires à l'établissement du permis de séjour en Allemagne ont été lancées depuis la région du Rio Papaloapan, au Mexique. C'est le dernier lieu de résidence déclaré du couple, ce qui permet à Andreas de prétendre qu'il a vécu en Argentine, puis au Mexique – excellente légende car invérifiable.
On est alors en pleine Guerre froide et la RFA est l'un des objectifs prioritaires du renseignement soviétique. Andreas est rejoint peu après par Heidrun. Il se lance dans des études en génie mécanique au sein de la l'Université technique de Rhénanie-Westphalie (Rheimisch-Westfälische Technische Hochscule) dont il sortira diplômé le 10 mars 1998. Le couple se marie officiellement le 6 septembre 1990, ce qui permet à Heidrun d'obtenir un passeport autrichien tout neuf. En fait, on apprendra plus tard que le couple s'était déjà marié en Russie. Une fille prénommée Anna naîtra de leur union en 1991.
Andréas est ensuite embauché par le conglomérat Mannesmann GmbH Boge. A départ, il est rémunéré 5 400 Deutsche marks par mois. Ses activités professionnelles le mettent alors en contact avec les Etats-Unis, le Mexique, la Slovaquie et l'Espagne. En 1998, la famille s'installe à Meckenheim, à 20 kilomètres de Bonn, de ses ministères et de l'ambassade russe… En 2002, le gouvernement allemand ayant migré à Berlin, Andreas déménage une nouvelle fois et change d'emploi, rejoignant la SAI Automotive SAL GmbH ; pour des raisons professionnelles, il se déplace fréquemment en République tchèque, aux Etats-Unis, au Portugal et au Brésil. Il travaille au profit de Daimler Chrysler, General Motors, BMW et Volkwagen. Ses collègues le décrivent comme « fiable et amical ». Enfin, en octobre 2010, la famille Anschlag s'installe à Michelbach dans les environs cossus de la ville universitaire de Marbourg (Hesse).
Domicile des espions russes à Michelbach
Andreas travaille alors pour Vötsch Industrietechnik GmbH. Mais son bureau est situé à Balingen, dans le Bade-Wurtemberg, à quelques 350 kilomètres du domicile familial. Il loue alors un autre logement à proximité de son travail et ne rejoint sa famille que durant les week-ends et ses congés. Cela lui permet de ne pas attirer l'attention de voisins qui pourraient se montrer trop curieux. A noter que ces derniers ne décèleront jamais rien d'anormal hormis l'accent « marqué » de l'allemand pratiqué par le couple, qu'ils qualifieront par ailleurs d'« adorable et très accueillant[1] ». Après que l'affaire ait été dévoilée en place publique, certains se rappelleront toutefois avoir été intrigués par les longs coups de téléphone que passait Andreas depuis son jardin, même quand il gelait à pierre fendre. Quand ils partaient en vacances, généralement en Espagne, les Anschlag ne confiaient pas les clefs de leur maison à leurs voisins comme c'est la coutume dans la région.
En dehors de ses activités professionnelles, Andreas est un auditeur attentif de conférences et autres colloques donnés par les Fondations Friedrich Naumann et Konrad Adenauer, par la Société pour la Défense et la Politique de sécurité (GfW) et par la société Clausewitz.
Une carrière d'espion
En fait, Andreas et Heidrun Anschlag, dont les identités sont fictives (ils sont de nationalité russe et se prénommeraient en fait Sasha et Olga) sont des officiers-traitants (OT) du Premier directorat principal du KGB, puis de son successeur, le « Directorat S » du SVR (Sluzhba Vneshney Razvedki[2]), chargé des activités clandestines à l'étranger.
Leur arrivée en Europe occidentale, en 1984, du temps de la Guerre froide a été méticuleusement préparée. Les faux papiers qu'ils ont présentés faisaient état de lieux de naissance situés en Amérique latine. Cela constitue un classique dans la méthodologie des services secrets russes. En effet, les lieux de naissance sont choisis à des endroits où les archives ont disparu (généralement suite à des incendies ou autres évènements exceptionnels). Toute vérification sur place est ainsi rendue impossible. C'est ensuite un jeu d'enfant pour la centrale d'espionnage russe d'obtenir des vrais papiers d'identité autrichiens avec lesquels les deux OT ont pu émigrer facilement en Allemagne fédérale. Ainsi, les deux clandestins se sont forgés un passé : Autriche – Amérique latine – Allemagne. Dans ce dernier pays, ils ont fait souche sans précipitation, en prenant garde de ne pas attirer l'attention. Il est même probable que, durant les premières années de leur séjour, ils ne se soient pas livrés à la moindre activité d'espionnage – étant ce que l'on appelle des « agents dormants ». Ils ont même certainement respecté toutes les lois en vigueur, n'ont pas commis d'incivilités sur la route et ont payé leurs impôts rubis sur l'ongle. Une seule ombre au tableau : ils ne semblent pas avoir créé de relations d'amitié suivies, discrétion oblige !
Par contre, ils auraient effectué plusieurs voyages en Russie, en particulier à Saint-Pétersbourg et à Moscou. C'est là qu'ils auraient reçu une formation aux nouveaux moyens de télécommunications. En effet, afin d'établir une connexion sécurisée et permanente avec Moscou, ils ont reçu un émetteur satellitaire camouflé dans un ordinateur et sa mallette (cette dernière contenant l'antenne). Pour émettre, ils utilisaient un système d'encodage nommé « Sepal » et pour recevoir les messages radio (sur un poste ondes courtes), son équivalent de décodage « Parabole ». Petit détail technique : ils ne pouvaient émettre que lorsque l'un des satellites russes de télécommunications survolait l'Allemagne fédérale. Dans les messages échangés avec leur centrale, ils étaient respectivement appelés « Pit » et « Tina ». Ils utilisaient aussi la bonne vieille méthode de la Boite aux lettres morte (BLM) et, de manière plus moderne, les commentaires postés sur You Tube. Heidrun y avait le pseudo d'Alpenkuh1 et Moscou de Cristianofootballer. Il semble qu'ils aient reçu des orientations deux fois par semaine, ce qui paraît énorme. Pour assurer leur mission et leur vie de tous les jours, le couple recevait environ 100 000 euros/an (4 300 euros/mois pour le mari et 4 000 euros/mois pour l'épouse). Par contre, aucun détail n'a filtré concernant la manière dont ils encaissaient ces fonds.
En 2010, ils les deux OT sont promus au sein du SVR, Andrea devenant « directeur de département » et Heidrun « directrice adjointe ». Bien que symboliques, ces promotions démontrent la satisfaction des autorités à leur égard.
Toutefois, les services russes se rendent compte que la couverture du couple est en train de craquer, surtout depuis que le réseau de dormants aux Etats-Unis a été dévoilé en 2010 (dont la fameuse Anna Chapman qui continue à faire la une des tabloïds internationaux). Ordre leur est donné de se préparer à quitter le pays. Ils devaient en particulier détruire et faire disparaître leur système de télécommunications. Le SVR a le nez fin : en effet, le couple est sous surveillance depuis août 2011 car une information les concernant a été envoyé au contre-espionnage allemand par un « service ami ». Ses communications sont interceptées et les codes cassés. Ses comptes bancaires sont placés sous surveillance et ses téléphones mis sous écoutes. Le 21 août, une réunion d'urgence a lieu à Belgrade en Serbie, sous la présidence, de « Leonid », – vraisemblablement un haut responsable du SVR. A noter que le rôle de Belgrade comme hub de l'espionnage russe en Europe est alors mis en exergue. L'exfiltration des OT est évoquée. La question qui se pose est : vont-ils être redéployés dans un pays tiers ou rapatriés à Moscou, où ils rejoindraient en tant qu'instructeurs la célèbre Académie des renseignements extérieurs (AVR) ? Le couple reçoit des téléphones d'urgence pour joindre, en cas d'alerte, soit Belgrade, soit le poste SVR de Bonn (« rezidentura », la « résidence » implantée au sein du Consulat général russe). Du 29 septembre au 2 octobre 2011, les Anschlag séjournent à Rome pour un « périple touristique ». En fait, ils préparent leur exfiltration en douceur. De retour en Allemagne, le couple résilie le bail de location de son logement au 31 octobre et Andreas prévient son employeur de sa démission. Il prétexte des problèmes familiaux et un prochain départ pour la Bulgarie ou la Roumanie.
Les services allemands qui sont aux aguets anticipent la fuite. Ils interviennent dans la nuit du 16 octobre 2011, arrêtant Andreas dans l'appartement situé près de son travail. Ils y récupèrent les clefs du logement familial de Michelbach. Avec ces clefs, le GSG 9 pénètre discrètement à 06 h 00 du matin dans la maison et surprend Heidrun en train d'émettre vers Moscou. Elle en tombe de sa chaise tout en parvenant à arracher la connectique, ce qui efface le contenu des messages qu'elle est en train d'envoyer. Immédiatement interrogée et étant sous le choc, elle affirme n'avoir eu qu'un rôle technique. Ce n'est pas faux puisque c'était elle qui était chargée des liaisons avec Moscou. 35 000 euros et 33 000 francs suisses sont retrouvés dans des placards, argent liquide sans doute destinée à faciliter la fuite de la famille.
Les deux officiers-traitants lors de leur jugement en 2013
Durant les interrogatoires qui suivent, les Anschlag ont d'abord nié en bloc toutes les accusations (Heidrun s'est reprise) avant, en tant que bons professionnels, de plonger dans le mutisme total, laissant leurs avocats les représenter. Parmi eux figure Horst-Dieter Pötschke dont le surnom est : « l'avocat des espions ». Il s'est fait connaître durant la Guerre froide pour avoir défendu de nombreux espions de l'Est, dont Günter Guillaume.
Les Russes ont implicitement reconnu le caractère d' « espionnage » de l'affaire, le résident (chef de poste) du SVR en Allemagne rendant visite à plusieurs reprises aux prévenus incarcérés. De plus, l'amende de 500 000 euros infligée aux espions russes – en plus de la peine de prison – aurait été réglée par Moscou.
Pour la petite histoire, la fille du couple ne semblait pas être au courant, ni de la nationalité réelle de ses parents, ni de leur mission clandestine. Il est possible qu'elle soit une des principales victimes de l'affaire.
Leur principal agent de renseignement
Leur principal agent connu (code : « BR ») était le diplomate hollandais Raymond Valentino Poeteray, aujourd'hui âgé de 61 ans. Il était entré dans la carrière en 1978. Il n'avait pas un rang très élevé dans la hiérarchie des Affaires étrangères, ce qui permettait de ne pas trop attirer l'attention des services de sécurité sur sa personne. Mais il avait tout de même accès à des documents confidentiels. Il a servi en Indonésie puis, de 2004 à 2008, au sein du consulat des Pays-Bas à Hong-Kong (comme vice-consul). De retour à la Haye, il aurait été recruté en 2009[3]. Il a eu son premier contact avec Andreas à Amsterdam, le 14 février 2009. Il constituait une cible idéale car il avait de grands besoins d'argent. En effet, revenu en Europe, il avait continué, avec son épouse Meta, à mener grand train en accumulant les dettes. Il aurait été « accro » aux jeux d'argent. Au moins trois créanciers étaient à ses trousses. Entre janvier 2009 et août 2011, il aurait reçu au moins 72 000 euros en récompense des services rendus. De manière à que ses rentrées d'argent mensuelles ne paraissent pas suspectes, son officier-traitant lui aurait conseillé de vendre fictivement des bijoux qu'il avait acquis à bas prix durant ses séjours en Extrême-Orient[4]. Andreas venait le rencontrer une fois par mois, généralement à la Haye ou à Amsterdam. Le prétexte de ces entrevues était que les Anschlag cherchaient à acquérir une résidence de vacances aux Pays-Bas.
Raymond Valentino Poeteray, a fourni des centaines de documents de l'Union européenne et de l'OTAN[5], ainsi que des renseignements sur sept de ses collègues : orientations sexuelles, maladies éventuelles… tout ce qui permet de repérer une cible digne d'être approchée en vue d'un recrutement éventuel. Ces documents étaient déposés dans des BLM par les OT russes, puis des « diplomates » en poste au sein du consulat général de Russie à Bonn se chargeaient de les récupérer.
Poeteray a été arrêté le 24 mars 2012 à l'aéroport international de Schiphol alors qu'il allait embarquer pour un vol Amsterdam-Vienne-Bangkok. Il était en possession de trois clefs USB comportant des documents confidentiels (selon son avocat, « par accident »). Il est probable qu'il devait les remettre à des OT du SVR à Bangkok, le contact dans un pays tiers étant un classique de l'espionnage. Le plus étonnant dans l'affaire est qu'il n'ait pas été mis en sommeil. En effet, le SVR aurait dû se rendre compte que ces OT ayant été arrêtés, leur agent risquait fortement d'être découvert. Ou alors, perdu pour perdu, les Russes ont pressé le citron jusqu'au bout. Les états d'âmes ne sont pas la préoccupation numéro un des services !
Raymond Valentino Poeteray
Poeteray a été condamné en avril 2013 à 12 ans de prison. On peut s'étonner qu'il ait été sanctionné beaucoup plus lourdement que ses traitants (respectivement six ans et demi et cinq ans et demi). En dehors du fait que les systèmes judiciaires allemand et néerlandais ne sont pas les mêmes, les juges occidentaux sont généralement plus sévères avec les natifs qui sont considérés comme des « traîtres » alors que les OT étrangers restnet des « fonctionnaires » ayant accompli leur mission, même si elle est illégale au regard du droit international. Lorsqu'ils sont couverts par l'immunité diplomatique, les OT sont simplement expulsés vers leur pays d'origine. Les peines sont, bien sûr, bien plus lourdes dans des pays non démocratiques. Là, elles vont souvent jusqu'à l'exécution pure et simple.
Le dénouement est proche
Heidrun a été libérée en novembre 2014 alors qu'elle purgeait une peine de 5 ans et demi de prison depuis juillet 2013. Elle a immédiatement rejoint la Russie. Son époux, condamné à six ans et demi d'incarcération est toujours en détention, mais cela pourrait ne pas s'éterniser. En effet, les Occidentaux souhaitent récupérer Valery Mikhailov, un ancien colonel du FSB qui a été condamné en 2012 à 18 ans d'incarcération pour espionnage au profit de la CIA et qui est enfermé à Irkoutsk. Les Allemands voudraient aussi faire libérer Andrei Dumenkov condamné en 2006 à 16 ans de prison pour avoir travaillé occasionnellement pour le BND. Les échanges – s'ils ont lieu -, se feront très discrètement car les intéressés seront contraints au silence, raison d'Etat oblige. Ils rejoignent dans l'histoire de l'espionnage, les nombreuses tractations du même type qui ont eu lieu à la « grande époque » avec échange sur le « pont des espions » à Postdam.
Ayant travaillé clandestinement pour les services secrets russes pendant une vingtaine d'années, il est vraisemblable que le couple Anschlag n'a pas eu qu'une seule source humaine de valeur. Comme l'a déclaré un magistrat allemand, seule la partie émergée de l'iceberg a été dévoilée. Les enquêtes, toujours en cours, devraient peut-être encore apporter quelques surprises mais, le temps faisant son œuvre, elles sont de plus en plus difficiles à mener. De plus, une « amnésie courtoise des fichiers » (selon l'expression de Michel Audiard dans le film Les Barbouzes) est parfois utile pour que des scandales n'éclatent pas. En effet, des responsables du ministère de la Défense allemands, du contre-espionnage et de la protection civile seraient impliqués. Il serait intéressant de relever les départs à la retraite anticipés ! Heureusement, une telle situation est moins grave que durant la Guerre froide. A l'époque, la découverte d'un espion de l'Est était souvent suivie d'une épidémie de suicides et d'accidents mortels « fortuits ».
Il est tout de même significatif de constater la continuité dans la manière d'opérer des services secrets russes héritiers du Premier directorat principal du KGB. Il est vrai que la presse parle beaucoup plus du FSB (Federralnaïa Sloujba Bezopasnosti), le contre-espionnage intérieur, service qui entretient des missions à l'étranger et supervise les écoutes via la FAPSI, voire coordonne l'action des forces de sécurité comme en Tchétchénie. A l'heure des progrès technologiques fulgurants, le renseignement humain reste au cœur des savoir-faire des services. Même s'ils ont apporté de nouvelles techniques, particulièrement dans le domaine des transmissions, le recrutement d'agents de renseignement répond toujours aux même critères : repérage de cibles présentant un intérêt[6], environnement de ces personnes pour déterminer quel va être le levier qui permettra de les faire « collaborer avec une puissance étrangère[7] », recrutement puis manipulation pour en tirer la substantifique moelle, et ce dans la durée. Un agent de renseignement se doit d'être rentable durant des années car le rendement coût/efficacité reste d'actualité.
- [1] « Adorable et accueillant (…), fiable et amical » : autant de qualités développées par les officiers traitants spécialisés dans la recherche par moyens humains. En effet, un OT antipathique a peu de chance de recruter le moindre agent.
- [2] Service de renseignement extérieur soviétique.
- [3] Il n'est pas impossible qu'il ait été environné puis recruté avant cette période. Certaines informations parlent de 2005 alors qu'il était en poste à Hong-Kong. Mais les preuves juridiquement recevables qui ont servi à sa condamnation ne remontent qu'à de 2009. Il s'était fait connaître en 2007 pour un scandale d'abandon d'enfant adopté. C'est peut-être à ce moment que le SVR a eu l'attention attirée par ce diplomate qui, à l'évidence, présentait des failles de comportement constituant autant de « leviers » possibles pour un recrutement en bonne et due forme.
- [4] Il détenait cinq montres de luxe qui lui ont été restituées après l'enquête : une Omega, une Breitling, une Bulgari, une Corum et une Graham, toutes des contrefaçons vraisemblablement acquises en Extrême-Orient, paradis des faux.
- [5] Ces renseignements concernaient la guerre civile en Libye, une mission d'enquête de l'Union européenne en Géorgie et les opérations de maintien de la paix des Pays Bas au Kosovo et en Afghanistan.
- [6] Lesquelles ne sont pas forcément haut placées dans la hiérarchie des objectifs visés mais qui ont des accès intéressants.
- [7] La bien connue matrice MICE : Monnaie, Idéologie, Compromission et Ego.