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Accueil > Analyses > Notes d’actualité > Mexique : la guerre des cartels fait rage
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NOTE D'ACTUALITÉ N°130 / mai 2008

Mexique : la guerre des cartels fait rage

Alain RODIER

Une véritable guerre des rues se déroule depuis plusieurs années au Mexique. Le nombre des victimes est en constante augmentation : les affrontements armés ont causé la mort de 1 500 personnes en 2005, 2 000 en 2006, 2 800 en 2007 et ont déjà fait plus de 1 200 victimes depuis le début 2008 !

Une des causes principale de cette violence serait l'œuvre de deux criminels ambitieux qui souhaitent prendre le contrôle total des « Zetas », un groupe paramilitaire actuellement intégré au cartel du Golfe. Leur but, dans un premier temps, est de s'emparer de leur « maison mère », pour devenir ensuite l'organisation criminelle transnationale la plus importante du Mexique.

Les Zetas

Les Zetas sont un groupe armé fondé en 1994 par Arturo Guzman Decena, assassiné le 22 novembre 2002. Il comporte à l'origine des déserteurs du groupe aéromobile des forces spéciales, une unité d'élite de l'armée mexicaine. Ses membres ont été formés à Fort Benning aux Etats-Unis, puis ont ensuite été entraînés sur place par des instructeurs israéliens. Leur principale mission consistait à combattre les narco-trafiquants ! A la fin des années 90, ils furent rejoints par des anciens des 15e et 70e bataillions d'infanterie, du 15e régiment de cavalerie motorisée et d'ex-fusiliers parachutistes. Il semble que la raison majeure de ces désertions importantes est due l'appât du gain. Des « volontaires étrangers » auraient aussi rejoint les Zetas, notamment des « Kaïbiles » (forces spéciales guatémaltèques) et des membres des redoutables « Maras » centre-américaines. Les responsables du cartel du Golfe ont littéralement « acheté » ces sicaires afin de constituer leur bras armé. La formation militaire et l'armement moderne de ses membres font qu'ils sont particulièrement redoutables sur le plan opérationnel. De plus, ils connaissent parfaitement les modus operandi des forces de sécurité, ce qui leur permet de les contrer efficacement.

Bien que leur principal bastion soit la région de Tamaulipas, ils sont désormais présents sur l'ensemble du territoire mexicain, particulièrement dans les provinces de Veracruz et Guerrero, sur l'Océan Pacifique. Leur nombre n'est pas connu, mais on parle de centaines de combattants.

La stratégie des perturbateurs

Heriberto Lazcano alias El Verdugo ou Lazca[1] et Miguel Treviño Morales sont ces deux « ambitieux » qui veulent évincer le chef traditionnel des Zetas : Jorge Eduardo Costilla Sanchez, alias el Coss[2] (localisé dans la province de Matamoros). Ne pouvant l'assassiner directement afin de ne pas se mettre à dos les hommes qui lui sont fidèles, ils ont décidé de pratiquer une stratégie indirecte. Ils ont intensifié considérablement les actes de violence déclenchés contre les autres cartels, dont celui de Sinaloa, avec lequel le cartel du Golfe est en guerre depuis 2005. Surtout, ils s'en sont pris directement aux représentants de l'ordre, n'hésitant pas à assassiner de hauts responsables civils et militaires. Ils espèrent ainsi provoquer des réactions brutales de la part des cartels concurrents et des forces de sécurité, avec l'espoir que Costilla sera neutralisé par l'une ou l'autre partie.

Déjà, le cartel du Golfe a reçu des coups importants dont le plus important a été l'arrestation le 14 mars 2003, puis l'extradition vers les Etats-Unis en janvier 2007, de son chef Osiel Cardenas Guillén. Son remplaçant n'est autre que Jorge Eduardo Costilla, le chef officiel des Zetas.

Parallèlement, ils espèrent que leur stratégie affaiblira notablement les cartels traditionnels afin de leur permettre d'asseoir leur propre autorité sur l'ensemble du Mexique. Pour cela, ils recourent à une cruauté qui dépasse en horreur celle des membres des autres organisations criminelles[3].

Les deux hommes semblent avoir songé à établir leur propre cartel[4], mais la difficulté résidait dans le fait qu'ils ne connaissaient pas les clients et les fournisseurs de drogue. Il semble que cela ne soit plus le cas aujourd'hui.

La guerre des gangs

Il s'est ensuivi une guerre inter-cartels pour la mainmise sur les territoires. L'objectif est de contrôler la frontière américano-mexicaine longue de 3 500 kilomètres, afin d'avoir la haute main sur les trafics de drogue, d'êtres humains et d'armes qui s'y déroulent. Le contrôle des côtes longues de plus de 10 000 kilomètres est également vital pour le crime organisé.

Elle a lieu sur l'ensemble du territoire mexicain, mais est particulièrement intensive dans la région de Sinaloa. Au cours du mois de mai 2008, celle-ci a été le théâtre de plus de 100 meurtres. Le plus marquant a été celui Edgar Guzman, le fils de chef du cartel de Sinaloa, Joaquin « El Chapo » Guzman. Quelques 500 douilles de fusil d'assaut seront retrouvées sur place ! Trois jours après, c'est son adjoint direct, Alfonso Gutiérrez Lorea qui était appréhendé à Culiacan, vraisemblablement suite à une dénonciation dont l'origine est attribuée aux Zetas. Le cartel de Sinaloa qui possède également une branche militaire, « les Pelones » (les Tondus) commandés par Edgar Valdez Villarreal, a réagi par la violence.

Dans la province du Michoacan, les Zetas se sont alliés au cartel du Millénaire des frères Valencia, qui ont rompu avec le cartel de Sinaloa. Le cartel de Tijuana est également aux côtés de celui du Golfe pour lutter contre le cartel de Sinaloa. La prise du contrôle du cartel du Golfe n'est cependant pas une chose aisée. Elle provoque des règlements de compte intérieurs meurtriers.

 

Les cartels de Tijuana, de Sinaloa et du Golfe dominent la scène criminelle.
Mais il convient d'ajouter ceux de Juarez (Etat de Chihuahua), de Sonora et de Michoacan

 

Le désarroi des forces de sécurité

Depuis le 1er décembre 2006, date de l'intronisation du président Felipe de Jesus Calderon Hinojosa, ce dernier a déclenché – avec l'appui de Washington- une guerre aux cartels. Mais, les Zetas et autres groupes armés, ont lancé une véritable campagne d'intimidation des forces de l'ordre et, par ricochet, de la population mexicaine, en assassinant de nombreux fonctionnaires de police. Le point culminant a été la mort d'Edgar Millan Gomez, le chef de la police nationale de Mexico et responsable de la lutte anti-drogue pour l'ensemble du pays. Il a été abattu à son domicile de neuf balles le 8 mai 2008. Les autorités soupçonnent le cartel de Sinaloa d'être derrière ce meurtre. En effet, en janvier de cette année, Edgar Millan Gomez avait supervisé l'arrestation d'Arturo Beltran Leyva considéré comme le numéro deux de cette organisation criminelle. Il est facile d'en déduire qu'il s'agit d'une vengeance.

Le 10 mai, Luis Antonio Roman Garcia, le numéro deux de la police municipale de Ciudad Juarez, était assassiné à son tour devant son domicile.

La pression est tellement forte que certains policiers désertent ou démissionnent. C'est le cas Guillermo Prito, le chef de la police de Ciudad Juarez, qui a préféré se réfugier à El Paso (Texas) après que son adjoint ait été assassiné en mai 2008. Il savait qu'il était le prochain sur la liste des personnes à abattre.

 

*

 

La situation sécuritaire au Mexique est actuellement dramatique. Ce pays est considéré comme le plus dangereux au monde juste après l'Irak. Les municipalités et les Etats provinciaux sont considérés comme totalement gangrenés. En conséquence, les services de police locaux semblent être inféodés à la pègre. Même au niveau fédéral, des cas de corruption ont été découverts. La menace physique pèse en permanence sur les décideurs. Ainsi, l'épouse d'un cousin germain du président Calderon a été assassinée 15 jours après son élection à titre d'« avertissement ».

La violence due aux cartels mexicains dépasse désormais les frontières. Ainsi, aux Etats-Unis, les meurtres se multiplient non seulement dans la région frontalière, mais aussi à l'intérieur de pays où la communauté hispanique immigrée est de plus en plus importante. De plus, les « Maras » sont très présents sur le territoire américain.

Il y a peu de chance que la situation évolue favorablement dans un proche avenir. Malgré les 35 000 militaires et policiers engagés dans la guerre contre les cartels à l'initiative du président Calderon, la situation est pourrie en raison de l'infiltration des services de sécurité par le crime organisé. Ceux qui sont incorruptibles se retrouvent sur des listes d'hommes à abattre de tueurs chevronnés qui n'hésitent pas non plus à s'en prendre à leurs familles. La peur règne au sein de la population qui, par crainte des représailles, ne coopère pas avec les forces de l'ordre. Les criminels et leurs proches ne dédaignent même plus à se pavaner en public en exhibant leurs richesses acquises dans de juteux trafics. Quiconque oserait s'en prendre à eux serait impitoyablement puni.

Plus généralement, si le monde craint la menace terroriste d'origine islamique, le danger que représentent les organisations criminelles transnationales (OCT) est infiniment supérieur en raison de la puissance financière qui est la leur. De plus, les OCT ont réussi à infiltrer la société civile en se servant de la corruption, de l'appât du gain et parfois de la menace (« plata o plomo », « de l'argent ou du plomb »).

En résumé, le crime organisé – qu'il soit sud-américain, russe, européen ou extrême-oriental – constitue actuellement un risque majeur pour les démocraties occidentales. Or, la majorité des Etats font porter leurs efforts policiers sur le terrorisme, dégarnissant d'autant les effectifs chargés de lutter contre le crime organisé. Il est peut-être encore temps d'inverser la tendance.


  • [1] . Il a été donné pour tué par les forces de sécurité le 5 septembre 2007. Aucun fait n'est venu confirmer cette mort.
  • [2] Les autres chefs des Zetas sont Antonio Ezequiel Cardenas Guillén, Gregorio Sauceda Gamboa et son frère Arturo (Nuevo Laredo), El Caramuela, Héctor Manuel Sauceda Gamboa El Karis, Miguel Treviño Morales (Nuevo Leon), Arturo Basurto Peña et Velasquez Caballero (Quintana Roo et Guerrero).
  • [3] voir Note d'Actualité n°100 de septembre 2007.
  • [4] Un « cartel » a la haute main sur la totalité d'un trafic, qu'il soit de drogue, d'être humains ou autres. Il contrôle depuis la « production de la matière première » en passant par l'acheminement jusqu'à sa distribution.
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